BRAME 2025 4. Les ambitions de Gauguin

 

Je retrouve Gauguin, bien entouré   © Djépi

Images et texte : Djépi

Les débuts de Gauguin

Après un bref premier contact en 2021, je revois Gauguin le 21 septembre 2022. Son bois droit porte 10 cors, et le gauche 9 ; sa ramure est large et bien dessinée, il est magnifique. Il tente sa chance comme maître de place sur les grandes prairies centrales, l’endroit le plus convoité de Dyrehaven. Et non sans succès. Je le vois, entouré d’une belle harde de biches, réussir une saillie le même jour. Il affronte et repousse à plusieurs reprises de sérieux concurrents pour le trône : Sleepy, Spat, Bobo.

En 2022, Spat (derrière) a écarté Gauguin de la harde   © Djépi

Mais le 24 septembre au soir, changement de programme : c’est Spat qui a récupéré à son profit les biches et qui s’active à assurer sa descendance.  Gauguin en est réduit à clamer sa frustration, à l’écart. Les jours suivants seront pour lui d’autres jours de solitude.

En 2023, Gauguin est étonnamment discret au brame. Le 24 septembre, je l’observe avec une petite harde, à couvert, dans une zone plus calme. Son échec de l’année précédente a-t-il mis fin à ses ambitions ? Le 26, le 27, il est seul à nouveau.  Cette année-là, ce sont Flash et Sleepy qui rivaliseront pour le trône principal, et le premier l’emportera.

En 2023, Flash (à gauche) et Sleepy rivalisent pour le trône   © Djépi

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Gauguin revient aux affaires

2024 est une année de changement : Gauguin revient aux affaires. Il est désormais installé comme maître de la belle place de Dousbad Mose. C’était, depuis 2021, le royaume de Twix, mais celui-ci en a été expulsé et se voit désormais cantonné à une zone périphérique. 

Sur la place centrale, à quelques centaines de mètres, Flash et Sleepy se bousculent de nouveau, mais c’est cette fois Sleepy qui tire les marrons du feu. Le brame s’avançant, Gauguin se repliera sur la remise de Tårbaek.

En 2024, Gauguin est maître de la belle place de Dousbad Mose   © Djépi

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Gauguin vit dangereusement

Je retrouve Gauguin, le 22 septembre 2025, bien entouré, au carrefour de Schimmelmanns, à quelques encablures de Dousbad Mose, place alors contrôlée par Pattex. Le 23, il porte une balafre au cou, mais il entoure toujours sa harde. Coincé entre l’autorité de Pattex et les raids-éclairs de Tyson, Gauguin vit dangereusement… Mais, idéalement situé pour les photographes, il connaît un franc succès !

Gauguin connaît un franc succès chez les photographes   © Djépi

Le 24 au soir, installé avec d’autres photographes le long de Chausseen, « the place to be », j’observe - et entends - bien du remue-ménage sur le haut de la place centrale, le fief de Sleepy. 

Aux jumelles, je vois la troupe, accompagnée d’un grand coiffé, courir de droite à gauche. Cela ne ressemble pas aux habitudes de Sleepy, 12 ans, cerf de harde très expérimenté qui veille à assurer la tranquillité de ses biches. Il se passe quelque chose. Pour en avoir le cœur net, nous grimpons sur les vélos et pédalons jusque-là.

Je vois la troupe, accompagnée d’un grand coiffé, courir de droite à gauche   © Djépi

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Gauguin prend sa revanche

Le mâle que nous trouvons en compagnie de la harde n’est plus Sleepy : c’est Gauguin. Il a fort à faire pour regrouper les femelles. Une d’entre elles est en chaleur et le sollicite, mais il a d’autres chats à fouetter, semble-t-il, et il ne s’en préoccupe guère. 

Sans doute énervée par le changement de cerf, la harde finit par filer à travers une bande boisée, et Gauguin ne peut que la suivre. Nous reprenons les vélos et retrouvons les animaux un peu plus haut, en bordure des grandes plaines du relais royal de Eremitagen. 

La harde finit par filer et Gauguin ne peut que la suivre   © Djépi

Gauguin brame activement et, quand nous arrivons, un autre photographe cycliste nous dit qu’il vient juste d’assister à une saillie. Et m…, nous n’avons pas été assez rapides ! 

Mais rien n’est perdu : Gauguin est très agité et, quelques minutes plus tard, il grimpe sur une biche, puis monte en chandelle : mission accomplie.

Gauguin monte en chandelle : mission accomplie   © Djépi

Sleepy a perdu sa place au mauvais moment. Nous sommes à l’apex du brame, de nombreuses femelles sont réceptives. C’est l’odeur des biches en œstrus qui a dû attirer Gauguin et lui donner l’énergie d’écarter son rival de toujours. Les deux cerfs sont de la même génération et d’une stature comparable. 
Depuis des années, au brame, le bras de fer a plus souvent basculé en faveur de Sleepy, mais cette fois, Gauguin prend une revanche.

Sleepy et la harde, avant que Gauguin l'en dépossède   © Djépi

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Plus loin sur la vaste plaine, alors que la lumière n’est qu’un souvenir, un cerf avec une lourde ramure refermée entoure ses biches : c’est Hallelujah. Vers le bas, animant l’obscurité, plusieurs mâles solitaires rivalisent et se poursuivent. 

La température dégringole, mais pour les cerfs, la nuit sera torride.

Alors que la lumière n’est qu’un souvenir, Hallelujah entoure ses biches   © Djépi
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BRAME 2025

1. A Star is born : l'incroyable performance de Tyson

2. Galaxy, le cerf blanc qui vaut de l'or : les difficultés de la vedette locale

3. Mistigris, le grand timide : l'histoire d'un cerf qui préfère la discrétion

4. Les ambitions de Gauguin : un second rôle prend sa revanche

5. La mort d'un cerf : la fin tragique d'un grand coiffé

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