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Jean-Louis: le monarque absolu JL règne en monarque absolu sur les biches du domaine depuis 3 ans. « Seulement » 14 cors en 2020, il en affichait 18 en 2018 et 20 en 2019, preuve que le nombre de cors est sans lien avec l’âge du cerf et qu’il peut fluctuer d’une année à l’autre. Mais la ramure de JL a conservé, inchangée, sa structure massive aux bois écartés, avec des andouillers puissants et des chandeliers développés. Agé de 8 ou 9 ans, JL affichait 18 cors en 2018. © Djepi En dehors du brame où il fréquente de près les femelles et se frotte occasionnellement aux mâles concurrents, JL mène une vie fort solitaire et à l’écart. En effet, il ne fait pas partie de la « famille » des autres cerfs, qui sont tous des cousins plus ou moins proches, étant nés sur place de biches apparentées, et il n’a jamais pu s’y intégrer vraiment. Cerf puissant et au caractère dominant, JL a été importé dans le domaine, en provenance de France, afin d’amener de nouveaux gènes et de réduire les effets po

Un cerf au bout du fil Le Crabe ne semble guère heureux de mon apparition ! © Djepi Ce sont les ultimes jours du brame. La vaste pâture de la Chavée est fort calme mais un gros brame isolé, venant du coteau, fait trembler l’air frais du matin. Je connais cette voix, la plus profonde du domaine : c’est Le Crabe. Le vieux bandit est donc toujours aux affaires ! J’aperçois deux biches isolées en lisière mais, inquiétées par mon approche, elles filent rejoindre le gros de la harde, à 200 mètres de là. Sous les arbres, en hauteur, une forme massive m’observe avec réprobation. Le Crabe n’est pas heureux que mon arrivée l’ait privé d’une douce compagnie ! Au milieu de la harde, JL récupère des fatigues accumulées depuis un mois. Un gamin de 3 ans teste son pouvoir de séduction parmi les biches, sans franc succès. Quand il devient trop turbulent, JL remue et le Roméo en herbe s’écarte prestement. Après un mois d'intenses efforts, JL récupère. © Djepi Très à l’écart, affalé au sol, Joli14

Joli14 : à quand le sommet ? J’ai fait la connaissance de Joli14 en 2018 : un cerf élégant, énergique, avec une belle ramure comptant 7 pointes à droite, et 6 à gauche, ce qui fait de lui un « 14 cors ». Ses andouillers sont bien développés et les épois de l’empaumure sont longs et acérés. En 2018, Joli14 n'hésite pas à s'introduire dans la harde. © Djepi Il est adulte, jeune, vigoureux, et n’a de cesse de provoquer le maître de place, JL, cerf mature et très puissant. Encore et encore, il tente de détourner quelques biches, mais ses succès sont modestes et temporaires. Dans le tumulte du brame, Le Crabe et Papy sont de plus dangereux concurrents que lui pour le maître de place qui se contente de l’évincer par de courtes charges décidées. En 2019, les ambitions de Joli14 se confirment : il veut être calife à la place du calife. © Djepi En 2019, Joli14 est 6 à droite et 7 à gauche. Sa ramure a progressé en taille et en masse. Il est parmi les cerfs les plus actifs au brame et a

Hold-up dans la plaine L'objet de tous les désirs...© Djepi JL aurait aimé savourer une fin de brame paisible, mais les astres en ont décidé autrement. Fatigué par 3 semaines d’allées et venues incessantes pour regrouper les 25 non-boisés de son harpail, par d’innombrables interventions militaires pour repousser les assauts des concurrents, il ne peut hélas pas encore savourer le repos du guerrier. En ce 10 octobre, quelques biches sont en chaleur et les effluves qu’elles dispersent font aussi tourner les têtes moins couronnées que la sienne. Joli14 est épuisé, mais il reste attentif à toute opportunité. © Djepi Hier encore, Joli14, le plus dangereux des concurrents, s’est montré entreprenant et JL a dû le repousser manu militari. L’affaire fut rondement menée et l’affrontement ne dura que quelques secondes, mais le maître de place a reçu un coup a l’œil droit, heureusement bénin. Quant à Joli14, épuisé et dégoûté de ses échecs répétés, il est parti récupérer à quelques centaines d

  Le Crabe, ou les fruits de l’expérience Lors de ma première année sur place, en 2018, j’ai découvert un cerf d’âge mur à la face grise et dont le col était enveloppé d’une toison sombre. Un corps puissant, une poitrine large, un brame sonore et caverneux, mais une ramure qui n’est pas au diapason. Faible, peu ramifiée, sans chandelier, elle dessine une sorte de pince au-dessus de la tête massive, ce qui m’inspira un nom : « Le Crabe ». Durant le brame 2018, Le Crabe répond à JL du tac au tac. © Djepi Je suis surpris de voir un cerf aussi mal coiffé nourrir de nettes prétentions pendant le brame. Il serre de près la harde gardée par JL et répond à ses raires par des salves tonitruantes qui me secouent les entrailles. Un véritable duel d’artillerie lourde. Avant que JL ne monte sur le trône, Le Crabe devait être de ceux qui menaient la danse, et, s’il a été forcé dorénavant de faire un pas en arrière, on comprend vite qu’il connaît la musique. Il a l’art de se placer sur le chemin

Les malheurs de Papy Fin septembre 2020. La soirée approche quand j’arrive sur la scène de brame, mais la lumière est encore bonne. Des éclats de voix me font comprendre que deux cerfs se défient. Je découvre le premier dans la pâture, non loin de la lisière. C’est un grand 12 cors de belle allure, entouré de quelques biches. Alors que je me rapproche, la forme caractéristique de ses bois évoque le souvenir d’un bon ami : c’est Papy ! En 2020, Papy porte les cicactrices héritées sans doute d'un brame 2019 chahuté. © Djepi Il portait 14 cors en 2018, mais l’aspect de sa ramure n’a guère changé. En 2019, je ne l’avais pas vu au brame et j’en suspecte maintenant la raison. Sa lèvre droite déchirée s’est cicatrisée, mais les alentours de l’œil restent encore un peu tuméfiés. De longues balafres anciennes sillonnent ses flancs. Papy a dû faire une rencontre du 3ème type avec un de ses confrères l’an passé, et il s’est retiré pour panser ses plaies. Mais cette année, il est revenu aux

La frayeur de Jeanma Jeanma est un cerf de forte taille, avec une ample ramure comptant 14 pointes acérées, mais il hésite à se frotter aux seigneurs qui mènent le brame. Il préfère se tenir à l’écart, en compagnie de grands ados et d’autres adultes timides, comme son ami Chocolat. De temps à autre, il brame et ratisse le sol de ses longs andouillers. Parfois même, il engage une bagarre avec un sans-grade pour éliminer la frustration. Jeanma (au centre) assiste au brame en spectateur. © Djepi Cette année, en compagnie de quelques jeunes compagnons, il est descendu vers la plaine où se déroule le brame. Ils se sont installés à l’écart, se limitant au rôle de spectateurs venus assister au ballet des vedettes. Ils broutent un peu, sommeillent, ruminent alors que JL et Joli14 jouent les barytons. Il est 13h lorsque, sans crier gare, Jeanma se lève et regagne prestement la lisière. Dans l’ombre, il se rapproche en trottinant de la harde jalousement gardée par JL. Le gros cerf somnole. 

Brisefer : encore raté… Sympathique et familier, le jeune Brisefer est un cerf aisément reconnaissable à son pelage gris. Travaillé par les hormones depuis son jeune âge, il manque nettement de réalisme quant à ses capacités à séduire les biches et écarter les rivaux. Pour Brisefer, le brame 2018 a un très net goût d'amertume... © Djepi Ainsi, en 2018, il est encore ado mais se voit déjà grand. Caracolant fièrement au cœur de la harde, il s’attire les foudres des aînés et son optimisme est stoppé net, avec les deux bois brisés dès les premiers jours du brame. Il s’en tire encore bien, car la punition aurait pu être plus sévère. Il termine le brame, solitaire et sanglotant en sous-bois. Lors du brame 2019, Brisefer sort le grand jeu... mais pour moi seul. © Djepi En 2019, encore gringalet, Brisefer partage son temps entre le club des jeunes cerfs et les abords de la harde. Il s’essaie à bramer mais un simple froncement de sourcil du maître de place JL lui fait prendre la poudre d’e