BRAME 2024 3. LE MODE D'EMPLOI
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| Un gros cerf et sa harde : c'est Offenbach © Djépi |
24 septembre 2024, la soirée s’installe. J’observe un gros cerf et sa harde, sur les grandes prairies, juste sous le relais de chasse de l’Hermitage. Je crois le reconnaître : c’est Offenbach.
La saison dernière, Offenbach était apparu sur la place
centrale, à quelques centaines de mètres de là, en toute fin de brame. Il avait
récupéré la harde ballotée entre un Flash et un Sleepy épuisés, mais c’était fort
tard pour espérer qu’une biche entre encore en chaleur.
Cette année, Offenbach a pris de l’ampleur et il est exceptionnellement ramifié : 28 cors ! Même pour Dyrehaven, c'est beaucoup.
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| Offenbach est exceptionnellement ramifié : 28 cors © Djépi |
Il est à l’heure cette fois, et c’est un des deux maîtres de place indiscutables des grandes prairies. Il doit régulièrement intervenir pour chasser un jeune curieux ou un voisin trop ambitieux. A part cela, il brame, regroupe ses biches, les poursuit d’un air concupiscent… les tâches habituelles d’un cerf de harde.
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| Il doit régulièrement intervenir pour chasser un jeune curieux © Djépi |
Mais le manège que j’observe m’intrigue : une biche
tourne autour de lui, puis le monte à plusieurs reprises. Offenbach ne s’en
offusque pas, il la laisse faire placidement. Ce n’est pas la première fois que
je vois une biche monter le cerf de harde, et je n’ai jamais bien compris le
sens de ce comportement. Signification sexuelle ? Simple jeu ? Rôle
social ?
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| Une biche le monte à plusieurs reprises. Offenbach ne s’en offusque pas. © Djépi |
La biche insiste, puis s’écarte lentement, tournant ostensiblement le dos à Offenbach. Le gros cerf reçoit le message 5 sur 5 et ne se fait pas attendre : il la suit et entreprend illico de la saillir. En quelques secondes, il « monte en chandelle » et projette devant lui la biche, signe que la saillie est réussie.
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| Il entreprend illico de la saillir © Djépi |
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| Il « monte en chandelle », signe que la saillie est réussie © Djépi |
En 2022, j’avais vu l’énorme Spat, Number One à l’époque, se faire ainsi monter par une biche qu’il venait d’essayer de saillir, infructueusement. Il faut dire que, si c’était un maître de place ultra-performant, Spat se montrait particulièrement maladroit quand il s’agissait de satisfaire les dames… Ensuite, lors d’un nouvel essai, il avait enfin réussi sa saillie.
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| Spat se montrait particulièrement maladroit... © Djépi |
Avec cette nouvelle observation, concernant cette fois Offenbach, la signification du comportement étrange de la biche m’apparaît plus clairement : étant en œstrus, elle sollicite simplement la saillie auprès du cerf en « lui montrant comment on fait ».(*)
La durée d’ovulation de la biche est courte (12 à 48h, 18h en moyenne) et si elle a affaire à un cerf inexpérimenté, trop sollicité, maladroit ou fatigué, elle peut fort bien rater sa saison reproductive (**). Pour mettre toutes les chances de son côté, elle peut donc lui expliquer très concrètement le mode d’emploi.
Et de toute évidence, selon mes observations,
elle sait fort bien se faire comprendre…
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| Si elle a affaire à un cerf inexpérimenté, la biche peut rater sa saison reproductive © Djépi |
(*) J'ai aussi observé de très jeunes animaux montant le cerf de harde. Dans ce cas, j'imagine qu'il s'agit d'un jeu par imitation.
(**) Si elle n’est pas fécondée, la biche entre à nouveau en œstrus 19 jours plus tard. Mais il y a alors de fortes chances qu’elle doive se contenter d’un second couteau ou d’un jeunot comme partenaire, les meilleurs cerfs étant épuisés et s’écartant après le brame.
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