BECS et ONGLES 1

 

Le Rollier à longs brins est le poseur de la bande   © Djépi

Photos : Isa, Djépi 

Texte : Djépi

La majorité des visiteurs du parc national Kruger ne se passionnent que pour les grands mammifères. Les oiseaux ne sont pourtant pas en reste : plus de 500 espèces sont présentes. Mais pour l’ornitho, la tâche n’est pas des plus simples puisqu’il ne peut promener ses jumelles que dans l’enceinte des camps et lodges. Partout ailleurs, pour des raisons de sécurité, il lui est interdit de quitter la voiture. 

La recherche des petites espèces d’oiseaux est de ce fait difficile en dehors des camps et il faut se concentrer sur les plus grandes, facilement détectables depuis le véhicule.

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Parmi les « petits », les magnifiques choucadors au plumage métallique sont omniprésents et immanquables à Kruger. Ils ont la taille d’un merle et leur comportement est comparable. Il en existe plusieurs espèces fort semblables.

Les magnifiques Choucadors à oreillons bleus ont la taille d’un merle   © Djépi

Les pique-boeufs sont des oiseaux à part. On les observe rarement seuls, ils sont en général en groupes et sur le dos de grands herbivores dont ils recherchent avidement les parasites cutanés. Deux espèces très similaires sont présentes : le Pique-boeuf à bec jaune et son cousin à bec rouge.

Un adulte et deux jeunes Pique-boeufs à bec jaune ont temporairement abandonné le dos des buffles pour devenir modèles photos © Djépi 

Le Rollier à longs brins est le poseur de la bande. Aussi remarquable qu’abondant dans la savane, il installe son poste de guet sur un arbuste, en zone bien dégagée, et attend qu’un coléoptère ou d’une sauterelle inattentive passe au sol. Il n’est pas farouche et joue les stars avec ses couleurs fabuleuses.

Le rollier à longs brins installe son poste de guet sur un arbuste   © Djépi

Parmi les autres inratables, même sans jumelles, les calaos. Le Calao à bec jaune est le plus fréquent. On le voit souvent sautiller sur le sol, à la recherche de gros insectes et de petits lézards qu’il saisit de son puissant bec recourbé. 

On voit souvent le Calao à bec jaune au sol, à la recherche de gros insectes   © Djépi

Son cousin à bec rouge lui ressemble beaucoup mais semble davantage arboricole. De ce fait, il n’est pas rare de le rencontrer au camp alors qu’il lorgne sur le plateau à barbecue.

Le Calao à bec rouge semble davantage arboricole   © Djépi

Dans les forêts du Blyde River Canyon, à l’ouest du parc, nous avons été surpris par le décollage subit de gros oiseaux noirs se faufilant dans le sous-bois dense. Déçus de ne pas pouvoir oser une identification, nous voyons deux silhouettes réapparaître, perchées sur un arbre mort. Ce sont des Calaos trompettes, une espèce forestière qui porte une étrange carène sur le bec, dont l'utilité n'est pas expliquée.  

Le Calao trompette est une espèce forestière   © Djépi

Mais revenons à Kruger et à un de ses oiseaux emblématiques : le Bucorve du sud, autrefois appelé Calao terrestre. C’est un très gros oiseau d’un mètre de long au plumage noir de suie dont la face et la gorge dénudées « flashent » en rouge.

Le Bucorve du sud est un gros oiseau qui arpente la brousse pour débusquer ses proies   © Djépi

En petits groupes familiaux, il arpente la brousse à grandes enjambées pour fouiller le sol et débusquer toute proie de taille adaptée à son redoutable bec noir. En le regardant bien aux jumelles, on distingue les longs cils de diva qui lui protègent les yeux contre les agressions de la végétation. L’espèce fait l’objet d’études et de projets de réintroduction dans les parcs nationaux d’Afrique du Sud.

De près, on distingue les longs cils de diva qui lui protègent les yeux   © Djépi

Autre vedette faisant partie des plus lourds oiseaux volants, l’Outarde kori qui peut atteindre 20 kilos. Bonne marcheuse, elle traque reptiles et gros insectes au sol. Sa tête est perchée à plus d’un mètre de haut et elle dispose ainsi d’une vue plongeante sur ses proies, tout en pouvant surveiller les alentours pour sa sécurité. Il existe également d’autres espèces d’outardes dans le parc national, plus petites et discrètes.

Pouvant atteindre 20 kg, l'Outarde kori fait partie des plus lourds oiseaux volants   © Isa

Le Messager sagittaire, plus communément connu comme Serpentaire, observe le monde de plus haut encore. Il n’est pas abondant mais nous avons eu la chance d’en rencontrer un, imperturbable, se frayant à grandes enjambées un chemin parmi les herbes jaunies de la savane. Il peut marcher ainsi 30 km par jour, à la recherche de serpents, lézards, rongeurs, insectes…

Le Messager sagittaire peut marcher 30 km par jour   © Djépi

Mais il reste cependant un étage au-dessus : l’Autruche ! L’espèce est élevée pour la viande en vastes fermes, et des individus ont retrouvé la vie libre et sauvage. On peut donc observer, de-ci de-là, l’immense oiseau dont la tête joue sans cesse à l’ascenseur entre le niveau du sol et 2m50 de haut, alternant recherche de nourriture et surveillance : le lion aussi aime le steak d’autruche !

La tête de l'Autruche joue sans cesse à l’ascenseur entre le niveau du sol et 2m50 de haut   © Djépi

Parmi les oiseaux qui vivent essentiellement au sol, les Pintades de Numidie méritent une place à part : la peau bleue et de leur tête et leur casque rouge leur confèrent un look assez particulier ! Toujours empressées, elles se déplacent en troupes nombreuses, très attentives car elles en font saliver plus d’un : serval, chacal, rapaces.

Les Pintades de Numidie sont toujours très attentives car elles font saliver plus d’un prédateur   © Djépi

Francolin de Swainson   © Isa
Les francolins ne sont pas les plus glamours des oiseaux terrestres, mais ils sont nombreux et présents partout : Francolin de Swainson, Francolin du Natal… Ils évoquent des perdrix au plumage brunâtre finement moucheté et très bien camouflé.

Francolin du Natal   © Djépi

Beaucoup de diversité chez les pigeons. 

La Tourterelle du Cap est omniprésente et ressemble fort à notre Tourterelle turque. Vers le soir, elle arrive en grandes bandes au bord des points d'eau de la savane pour se désaltérer.

La Tourterelle du Cap se désaltère aux points d'eau de la savane   © Djépi

La magnifique Tourterelle maillée est aussi fort abondante jusque dans les jardins des villes, tout comme la Tourterelle à collier, plus volumineuse. 

La Tourterelle maillée est abondante jusque dans les villes   © Djépi

On voit parfois filer à toute vitesse un vol de minces Tourterelles masquées, et il faut être prompt pour les saisir en photo quand elles se posent un instant sur la piste. 

Il faut être prompt pour saisir la Tourterelle masquée quand elle se pose sur la piste   © Djépi

La Tourterelle émeraudine est discrète, mais elle vaut le coup d’œil avec ses plumes d’un vert métallique sur les ailes.

La Tourterelle émeraudine est discrète, mais elle vaut le coup d’œil   © Djépi

Grand amateur de baies en tout genre, le Touraco concolore est aussi fréquent dans les jardins que dans les bouquets d'arbres de la savane, mais il ne quitte pas la canopée et n’est pas facile à photographier. 

Le Touraco concolore est friand des noix de macadamia   © Djépi

Quant au sublime Touraco de Knysna, vert avec des ailes rouges, nous avons eu la chance de le trouver dans les forêts de Blyde River Canyon... mais pas celle de le photographier !

Nous n’avons observé qu’une fois le discret Colombar à front nu - nom fort étrange pour un oiseau dont le front est bien emplumé ! - qui est efficacement camouflé dans les feuillages par son plumage verdâtre.

Le Colombar à front nu est efficacement camouflé dans les feuillages © Djépi 

Parmi les autres vedettes de la savane, il faut épingler le Coucal de Burchell. Souvent immergé dans les profondeurs buissonnantes, le gros coucou (c’est un cousin) aux moeurs rapaces aime venir prendre le soleil et se toiletter « en surface » tout en surveillant les ornithos curieux de son regard rouge.


Le Coucal de Burchell est un coucou aux moeurs rapaces   © Djépi
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La suite du chapitre Becs et ongles est ici.

Pour les autres récits sur le parc national Kruger, cliquez ici.

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