Echos du brame 2020 à Han, épisode 2/14 : le fantôme de Petrus

 

Le fantôme de Petrus

2018 : Petrus est un cerf très discret. © Djepi

En septembre 2018, un grand cerf, puissant avec une large ramure ramifiée, à la robe rousse, fréquente un sous-bois à flanc de coteau. Il brame parfois, mais reste fort discret, toujours dissimulé dans l’ombre épaisse des arbres. J’ai peine à compter ses andouillers mais les quelques photos réussies concluront qu’il porte 16 cors au moins. Je le baptise Petrus.

Provoqué par le nerveux Jeanma, il soutiendra un combat sans vainqueur, puis retournera dans sa retraite.

2018 : Petrus (à droite) affronte Jeanma. Un choc dont la clôture se remettra mal (mes nerfs aussi : j'étais très proche !) © Djepi

En 2019, j’entrevois à proximité du bosquet que fréquentait Petrus – et qui a hélas été rasé - un cerf à la ramure impressionnante, mais il reste insaisissable. Après quelques recherches, je le distingue alors qu’il s’enfonce sous les arbres. Chance : il s’arrête ! Je parviens à me placer et à tirer une série d’images. Je compte et recompte… Ce gros cerf tout couturé dont la robe fauve est encore pointillée de blanc comme celle d’un faon, affiche 20 ou 22 cors, et notamment un double surandouiller à gauche.

C’est le cerf le plus ramifié du domaine (JL, le maître de place, est 20 cors cette année-là), mais c’est aussi un grand timide. Jamais je ne le verrai se mêler peu ou prou aux bousculades du brame, ni n’entendrai sa voix. C’est juste un fantôme qui se faufile entre les troncs. En comparant les photos, je comprends que ce cerf que je m’apprêtais à baptiser « Flic » (ben, oui : 22…), est bel et bien l’ami Petrus !

Petrus en 2019 : aussi impressionnant que timide. © Djepi

En 2020, j’ai beau passer et repasser aux endroits qu’il fréquentait, j’ai beau écarquiller les yeux et tendre l’oreille, pas de trace de Petrus. Il est introuvable, que ce soit sur la place de brame ou dans la remise des célibataires. S’est-il retranché plus profondément encore dans le bois ? Est-il parti ailleurs tenter sa chance ?

Petrus reste un cerf aussi mystérieux que splendide et il nous montre que l’assertivité durant le brame n’est pas lié à la taille de l’animal et de sa ramure.

Episode suivant : Brisefer, encore raté...