Articles

Corsaires du grand large

Image
Un adulte reste toujours de garde au nid    © Djépi Images et texte : Djépi K’tii – weeehh © Djépi Tournant au-dessus de moi, arrivant à la falaise ou la quittant, des dizaines d’oiseaux blanc et argenté me rappellent haut et fort leur nom anglais : respectant leur habituel pragmatisme, nos voisins anglosaxons ont décidé qu’un oiseau qui crie à tue-tête  k’tii – weeehh  ne peut s’appeler que kittywake. Mais, pour une fois, les Français n’ont pas non plus trop  cherché midi à quatorze heures. Cette mouette n’ayant que 3 doigts aux pattes - au lieu des 4 habituels aux volatiles- elle est devenue la mouette tridactyle. C’est cette étrangeté anatomique qui avait d’ailleurs inspiré Carl von Linné (1707-1778), qui l’avait rangée dans sa classification des espèces en tant que Rissa tridactyla.   👀 La périlleuse sécurité des falaises Des choucas ont emménagé parmi les mouettes tridactyles  © Djépi Être entouré d’un maelstrom de mouettes trid...

Le bec de la spatule blanche

Image
ou comment la nature est bien faite Photos et texte : Djépi Au début des années ’70, rencontrer une spatule blanche constituait un véritable évènement. L’espèce était devenue très rare.  © Djépi Quand j’étais jeune ornitho, au début des années ’70, rencontrer une spatule blanche constituait un véritable évènement. L’espèce était devenue très rare, avec les dernières petites colonies nicheuses au Pays-Bas et en Espagne (elle restait plus abondante en Europe centrale : Hongrie, Roumanie). Je me souviens d’une observation lointaine, sur une vasière de l’île de Texel, en 1974. J’avais repéré l’oiseau un peu par hasard, à la longue-vue, et le groupe d’ornithos allemands à qui je l’avais indiqué était entré en ébullition ! De nos jours, les colonies se sont étoffées et multipliées le long du littoral d’Europe occidentale, et la spatule blanche, fort heureusement, est devenue une observation bien plus fréquente. Des jeunes spatules fraîchement émancipées. En leur compagnie, de...

Doñana, la magie évanouie

Image
Des flamants roses illuminent le marais de leur flamboyant plumage    © Djépi Photos : Isa, Djépi ;  Texte : Djépi La nature dans ce qu'elle a de plus magique J’avais visité une première fois le parc national de Doñana il y a une quarantaine d’années. Cette pierre angulaire de la préservation de la nature en Europe avait été arrachée en 1969 aux projets de drainage et de plantations d’eucalyptus, après 14 années d’un rude combat, par le WWF tout nouvellement formé. Le parc, qui couvre aujourd’hui 54.000 ha, valait largement la bataille menée par ses fondateurs. Désormais, il est entouré d’un parc naturel de 68.000 ha, avec un statut de protection plus faible. Cela peut sembler vaste, mais les zones humides ainsi préservées ne représentent que 10% de l’étendue originale des marais de l’estuaire du Guadalquivir. 90% ont été drainés et mis en culture. A deux reprises, dans les années ’90, j’avais pu visiter le saint des saints de Doñana, le cœur de la grande marisma (mar...