Les mulets d’acier

 Images et texte : Djépi

Une file de wagons placides attend des jours meilleurs   © Djépi

Le GPS nous informe que nous sommes proches de notre destination, le projet urbex du jour, un entrepôt abandonné localisé après quelques recherches sur internet. 

Nous venons de passer sous un pont quand la vue se dégage d’un coup à notre droite : sur une voie de garage, une file de wagons placides attend des jours meilleurs. Un coup de freins, nous laissons l’auto un peu à l’écart, saisissons nos appareils et partons en urbexploration.

Une longue chaîne de gigantesques tortues polychromes   © Djépi

Comme une longue chaîne de gigantesques tortues polychromes, les voitures sommeillent sur la voie. Les taggeurs s’y sont donné à cœur joie, chacun dans son style, chacun sur son espace. Des bogies au toit, tout a été décoré, incongrue parade carnavalesque dans cet endroit sans joie.

Des bogies au toit, tout a été décoré   © Djépi

Une porte s’ouvre à nous et nous pénétrons dans l’atmosphère figée et confinée du défunt convoi. 

© Djépi

La lumière extérieure se faufile parmi les éclats d’une vitre fracturée et dessine une étrange toile d’araignée. Artistique et mystique, elle transmute en vitraux contemporains les fenêtres badigeonnées de peinture.

Etrange toile d’araignée   © Djépi

Artistique et mystique, la lumière...   © Djépi

A notre grande surprise, rien ou presque n’a été vandalisé ; pas non plus de traces évidentes de squatters, amoureux ou junkies. Les banquettes de skaï gris sont à l’état neuf, les miroirs sont propres et intacts, les stores aussi. Le recouvrement des plafonds a été démonté, ou n’a simplement pas été installé. Ces rames ont-elles jamais connu les dures réalités du service ..?

Les banquettes de skaï gris sont à l’état neuf...   © Djépi

Derrière le chapelet des voitures pour voyageurs, dorment de courtes rangées de wagons de marchandises, nettement plus anciens.

© Djépi

La rouille a rongé les carcasses métalliques que les tags défraîchis ne parviennent plus à égayer. 

© Djépi

Pas de confortable marchepied ici, nous devons nous hisser à l’intérieur. Ni banquettes, ni équipement de confort : c’étaient des wagons de fret postal, l’utilitaire à l’état brut.

Des wagons de fret postal, l’utilitaire à l’état brut   © Djépi

La peinture blanche des beaux plafonds de bois en tonnelle n’est plus qu’un souvenir. Des étagères métalliques vides, quelques débris... même pas assez pour attirer pillards ou vandales : seuls le temps et le vent sont passés par ici.

Les beaux plafonds de bois en tonnelle   © Djépi

Un cheminot a dû oublier son journal après le dernier voyage ; il affiche une actualité fraîche de trente ans. 
Et avant cela, combien de décennies de dur service et de milliers de km sur les voies, pour ces mulets d’acier aujourd’hui délaissés ?

Seuls le temps et le vent sont passés par ici   © Djépi

Il nous reste à explorer une locomotive solitaire au mufle renfrogné quand un véhicule s’approche lentement. Par la vitre ouverte, le surveillant nous explique courtoisement que le terrain est privé et qu’il doit nous prier d’en sortir. Il fait son boulot…

Nous tournons les talons et abandonnons l’hétéroclite convoi à sa solitude bien gardée.

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Pêle-mêle

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