La CLASSE des GRANDS

 

L'envergure des cornes du Buffle d'Afrique peut atteindre 1m50   © Djépi 

Photos : Isa, Djépi

 Texte : Djépi

Avec ses graminées qui repoussent aussitôt broutées, la savane est un milieu très productif. En fait, sa production végétale est aussi élevée que celle d’une forêt tropicale (1). En conséquence, de nombreux herbivores peuvent y vivre, dont certains gros mangeurs de très grande taille.

La savane est un milieu très productif qui peut accueillir de nombreux herbivores  © Djépi  

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La palme revient évidemment à l’Eléphant dont les plus grands mâles dépassent 5 tonnes (2). 

On croise souvent à Kruger ces mastodontes au caractère bien accroché et en avoir un devant soi, sur la route, ne facilite pas la circulation. Je me souviens de quelques kilomètres en marche arrière face à un gros têtu qui n’avait pas l’intention d’abandonner le goudron. En général cependant, ils sont paisibles.

Quand un poids lourd têtu prend le goudron pour lui tout seul...   © Isa

Mais les femelles, qui atteignent 3 tonnes, peuvent aussi être de méchante humeur si elles pensent que leur rejeton est menacé. Elles chargent à grand renfort de barrissements et de battements d’oreilles. C’est juste pour impressionner, mais c’est indéniablement efficace !

Juste pour impressionner, mais indéniablement efficace   © Djépi

Les éléphanteaux et les ados sont joueurs et même espiègles. Ils se querellent, s’amusent avec une branche, aspergent tout le monde à la rivière ou chargent comme des grands pour voir l’effet que ça fait.

Les éléphanteaux et les ados sont joueurs et même espiègles  © Djépi

Le parc national Kruger héberge 15.000 éléphants. Sachant qu’ils consomment en moyenne 150 à 250 kilos de branches, feuillages et herbe quotidiennement, cela fait quand même au total 2500 tonnes par jour et près d'un million de tonnes par an… Le phénomène est sous haute surveillance pour éviter des dégâts irréversibles à la végétation.

Un éléphant consomme 150 à 250 kilos de branches, feuillages et herbe quotidiennement   © Djépi

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Le Rhinocéros blanc occupe la deuxième marche du podium avec un poids pouvant approcher 3 tonnes chez les plus gros mâles. 

Sa situation à Kruger est délicate : au cours des dernières décennies, les effectifs se sont effondrés de 70%. Ils sont à l’heure actuelle d’environ 3.500 animaux (et moins de 300 Rhinocéros noirs). En cause, le braconnage au service des vieux Chinois en mal d’érection (dans la réalité des faits, la corne de rhino est simplement de la kératine, comme nos ongles, et ne possède aucune vertu thérapeutique).

Nous avons eu la chance de rencontrer deux femelles adultes  © Isa

L’administration sud-africaine des parcs nationaux investit de gros efforts pour inverser la tendance, notamment avec des patrouilles mobiles accompagnées de chiens spécialement dressés (nous en avons croisé une) et les chiffres de braconnage semblent se réduire progressivement.

Durant notre séjour, nous avons eu la chance de rencontrer deux fois des Rhinocéros blancs, une femelle et son jeune, puis deux femelles adultes. Les animaux sont décornés autant que possible. C’est dommage pour l'observateur ou le photographe qui préfère évidemment rencontrer un rhino « entier », mais, pour ce dernier, être décorné est une assurance-vie.

Pour un rhino, être décorné est une assurance-vie   © Isa

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La médaille de bronze des poids lourds revient à la Girafe dont les plus grands mâles frisent les 2 tonnes pour plus de 5 m de haut. 

Kruger héberge près de 10.000 Girafes et l’espèce s’observe souvent dans d’excellentes conditions. Evidemment, sa taille aide : pas question pour elle de se dissimuler derrière un buisson ! 

Pas facile pour un mâle de 5 m de se dissimuler derrière un buisson !   © Djépi

Nous avons rencontré un mâle irascible, haut comme un building, refusant de s’écarter à notre arrivée sur la piste et frappant nerveusement du pied. Nous l’avons laissé se calmer avant de poursuivre notre chemin. Mais en général, les girafes sont débonnaires, circulant nonchalamment en petits groupes ou tondant méticuleusement les hautes branches des arbres. 

Les girafes tondent méticuleusement les hautes branches des arbres   © Isa

Un club de jeunes mâles nous a régalés : combats pour jouer à grands coups de… cou. Un peu comme si des grues de chantier se livraient bataille ! Cet impressionnant ballet de géants donne une idée des combats réels pouvant avoir des conséquences mortelles. 

Malgré leur taille, les Girafes (surtout les jeunes) peuvent devenir la proie des lions.

Des jeunes mâles nous ont régalés de leurs frasques © Djépi 

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Et puis arrive l’Hippopotame. Ce bibendum dépasse rarement 1,5 tonne et il est donc relativement « léger » par rapport à sa corpulence. 

C’est aussi un assez petit mangeur, avec seulement 40 kg de végétaux quotidiennement. Il faut dire que sa vie est tout sauf éprouvante : il passe l’essentiel de son temps à paresser dans l’eau, au frais et soutenu par la poussée d’Archimède. 

L'hippopotame passe l’essentiel de son temps à paresser dans l’eau   © Djépi

Quand il sort de jour, c’est pour faire une sieste au soleil ou brouter un peu sur la berge. La nuit, cependant, il peut marcher plusieurs kilomètres pour trouver de bons pâturages.

Il sort de l'eau pour brouter un peu sur la berge   © Djépi

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Le dernier des « gros » est le Buffle d’Afrique. Les femelles adultes affichent 500 kg à la balance et les mâles jusque 800. 

Malgré son poids, sa puissance, le fait qu'il vive en troupeaux importants et des cornes pouvant atteindre une envergure de 1m50, c’est une des proies préférées des lions. Nous avons observé beaucoup de buffles portant des marques d'affrontement : queue coupée, longues cicatrices... Les lions mâles doivent souvent participer à la chasse pour mettre à bas un gros adulte, et c'est loin d'être sans risque.

Beaucoup de buffles portent des marques d'affrontement avec les lions   © Djépi

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Du côté des antilopes, le poids lourd est l’Eland du Cap. C’est un grand animal placide, presqu’aussi lourd qu’un buffle. 

Avec moins de 500 individus, l’espèce est plutôt rare à Kruger et confinée à la savane boisée du nord, mais nous l’avons bien observée dans les montagnes du Drakensberg, plus au sud.  Il vit aussi en dehors des parcs et réserves et pose parfois problème aux éleveurs en prélevant beaucoup d'herbe et en détruisant les clôtures.

L'Eland du Cap est presqu'aussi lourd qu'un buffle   © Djépi

Atteignant 300 kg, le Grand Koudou est une superbe grande antilope très élégante et abondante (14.000 individus) mais sa prédilection pour les bosquets touffus fait en sorte qu’on ne l’observe pas aussi souvent qu’on le voudrait. Le mâle porte des cornes torsadées pouvant dépasser 1m20 de longueur. 

Le Grand Koudou est une superbe grande antilope très élégante   © Djépi

Un peu plus légère (250 kg), mais beaucoup plus rare, est l’Antilope rouanne. 

Nous avons eu la grande chance d’en observer à loisir une harde d’une quinzaine d'individus accompagnés d’un mâle adulte, alors que son effectif dans le parc n'atteint pas la centaine.

Nous avons pu observer à loisir une harde d’une quinzaine d'individus   © Djépi

Ce qui frappe chez la rouanne, c’est la longueur des oreilles qui paraissent des ailes et donnent à sa tête une envergure de près d'un mètre.

Ce qui frappe chez la rouanne, c’est la longueur des oreilles   © Isa


(1) Elle se situe entre 2 et 20 tonnes par hectare et par an

(2) Le plus lourd jamais pesé, en Angola, atteignait 12 tonnes

Pour les autres récits sur le parc national Kruger, cliquez ici.

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