Entre SINGES

 

Le Babouin chacma se déplace et se nourrit souvent au sol   © Isa

Photos : Isa, Djépi

Texte : Djépi

Si nous sommes généralement plus attirés par les mammifères que par les autres classes d’animaux, c’est sans doute en bonne partie à cause de leur regard. Il est plus expressif, plus « vivant » que celui des reptiles ou même des oiseaux. Et parmi les mammifères, certains ont un regard et un faciès qui nous interpellent davantage encore : les singes.

Quand on échange une œillade avec un singe, on n’en doute plus : il nous perçoit et il a des idées précises sur ce que nous sommes : des singes d’une autre espèce, mais des singes comme lui.

Les singes sont avant tout des animaux arboricoles grimpeurs. Dans la savane du parc national Kruger où les grands arbres ne sont pas légion, il n’y a que deux espèces de singes supérieurs (1) : le Babouin chacma et le Vervet. Mais ils sont abondants.

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Le Babouin chacma est un grand singe dont les mâles atteignent 40 kg et les femelles la moitié de ce poids. Il se déplace et se nourrit souvent au sol, à quatre pattes, mais il est parfaitement à l’aise dans les arbres et passe la nuit, quand c’est possible, sur des parois rocheuses verticales, inaccessibles à son prédateur attitré, le léopard.

Il est parfaitement à l’aise dans les arbres   © Djépi

Les babouins vivent en sociétés hiérarchisées et organisées sous la conduite d’un mâle dominant et de quelques adjoints, et ils interagissent énormément entre eux. Observer leur comportement est un régal. 

Le plus « craquant » est indubitablement le lien fort qui existe entre les jeunes et les mères, attentives et protectrices. 

Les mères, attentives et protectrices   © Isa

Les bébés voyagent sur le dos de leur maman, et, en grandissant, ils n’hésitent pas à abuser du confort que cela leur procure.

En grandissant, les jeunes n'hésitent pas à abuser de la bonté de maman   © Djépi

L’épouillage est un épisode très important de leur vie qui renforce les liens sociaux. En langage babouin, épouiller un partenaire, c’est lui montrer son respect. Les plus épouillés sont donc les grands mâles adultes, mais personne n’est oublié.

Les plus épouillés sont les grands mâles adultes   © Djépi

Dans bien des cas, on l’impression que les animaux commentent entre eux la situation à laquelle ils sont confrontés, comme deux commères humaines.

Dis, maman, c'est qui ces singes-là ?   © Djépi

Quant aux mâles, bien évidemment, ils ne pensent qu’à ça et ne montrent ni discrétion ni pudeur excessives. Mais il faut admettre que les femelles en chaleur ne sont pas discrètes non plus…

Quant aux mâles, ils ne pensent qu’à ça   © Djépi

Malgré la sympathie qu’ils inspirent, les babouins doivent éveiller la prudence. Leur intelligence leur permet de comprendre rapidement que les touristes sont une source potentielle de nourriture, et leur vigueur associée à la taille de leurs canines les rendent dangereux. Il est donc strictement interdit de les nourrir car les animaux qui acquièrent de mauvaises habitudes doivent être abattus.

Leur vigueur et la taille de leurs canines les rendent dangereux © Djépi 

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Les Vervets sont tout aussi curieux et gourmands, mais ils sont nettement plus petits (4-5 kg) et ils ne sont pas agressifs. Ils sont plus arboricoles que les babouins et cherchent principalement leur nourriture dans les arbres. Ils vivent aussi en troupes strictement hiérarchisées.

Les vervets sont arboricoles   © Djépi

Autour de notre gîte proche du Blyde River Canyon, en région boisée, vivait une bande de Vervets. Les propriétaires les avaient habitués à une distribution régulière de pommes et légumes. Ils arrivaient donc à l’heure du petit-déjeuner pour voir ce qu’il y avait au menu du jour. Et, bien entendu, ils rendaient aussi visite aux touristes.

Ils arrivaient à l’heure du petit-déjeuner pour voir ce qu’il y avait au menu   © Djépi

Les jeunes étaient les plus audacieux mais les adultes leur enseignaient sans ambages ce qu’était l’ordre de préséance. 

Certains animaux se montraient très familiers  © Djépi

Certains animaux se montraient très familiers, alors que d’autres gardaient leurs distances ou ne s’approchaient même pas de nous, se contentant de rechercher les derniers fruits dans les arbres.

D'autres se contentaient de rechercher les derniers fruits dans les arbres   © Djépi

Dans les camps de Kruger, garde-manger et frigos sont obligatoirement verrouillés et les poubelles sont équipées de couvercles de sécurité pour ne pas attirer les vervets voleurs qui abondent aux alentours, ni les audacieux babouins casseurs qui n’hésitent pas à organiser des raids nocturnes. 

Pas de doute : ce sont bien des singes… comme nous !

Voleurs, casseurs... Ce sont bien des singes, comme nous !  © Djépi

Pour les autres récits sur le parc national Kruger, cliquez ici.

(1) Il y a aussi des singes inférieurs : des galagos qui apprécient les zones boisées autour des camps et lodges


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