ACCROCHE A LA COLLINE
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© Djepi |
C’était un sanatorium, accroché à la colline…
Situé dans un site isolé d’une beauté remarquable, niché au
flanc d’un coteau ardennais, il proposait aux tuberculeux un air de qualité et
des chambres ensoleillées avec une vue à couper le souffle sur les alentours
bucoliques.
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Des chambres ensoleillées avec une vue à couper le souffle © Djepi |
Le prestigieux bâtiment de 145m de long fut construit dans les premières années du 20è siècle avec des matériaux régionaux, et remplit son rôle jusqu’en 1947. Entre 1940 et 1945, il abrita quelques faux malades, vrais Juifs. Ensuite, il évolua vers d’autres tâches, toujours dans le domaine des soins de santé. Il subit quelques adaptations architecturales malheureuses pour être finalement délaissé en 2013, après avoir hébergé durant 3 ans des demandeurs d’asile.
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C’était un sanatorium, et ce n’est plus qu’une épave.
© Djepi .
Signalé sur toutes les pages du net, figurant sur les itinéraires de balades locaux, devenu une véritable attraction touristique, il est abondamment visité.
La presse et ceux qui se lamentent sur son triste état invoquent à tort « les urbexeurs ». Mais un urbexeur est un visiteur respectueux qui souhaite découvrir le lieu, en apprendre davantage sur son histoire, feuilleter quelques pages de la vie de ses occupants, faire des photos surprenantes…
L’urbexeur
est le premier à dénoncer les exactions des vandales, squatters et autres
peinturlureurs.
En quelques années, le splendide bâtiment s’est mué en ruine douloureuse ouverte à tous vents, décoiffée, encombrée de débris, enlaidie de tags.
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Une ruine douloureuse enlaidie de tags © Djepi |
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Quand nous arrivons sur le site, des acteurs de son martyre sont à l’œuvre… Un adepte des drones fait voler son bruyant engin au travers des sales, sans égard pour les autres visiteurs ; une famille armée de bombes de peintures s’apprête à étaler son « art » ; des grimpeurs confondent murs et toitures avec parois rocheuses ; des meutes adolescentes déambulent en hurlant dans une langue qui n’est pas locale ; un couple masculin transforme une chambre en discothèque privée...
Il y a quelques semaines à peine, un xième incendie a éclaté, sans doute provoqué par des squatters, mais la robuste structure de toit en béton y a encore une fois résisté.
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Des taudis noircis par la suie © Djepi |
Ce ne fut pas le cas, précédemment, des bâtiments modernes ajoutés à la hâte au corps principal et que les flammes ont rongés jusqu’à l’os, laissant derrière elles des taudis noircis par la suie.
A l’intérieur, dans les salles, chambres et couloirs, tout a
été enlevé, laissant au grand jour la pierre brute ou le béton. La
réhabilitation du site en logements est programmée et le « décapage »
réalisé par le nouveau propriétaire est, en fait, la meilleure parade contre le
vandalisme : il n’y a plus rien à détruire. Espérons seulement qu’un poète
de la pioche ne vienne pas se défouler sur les beaux seuils ou escaliers en
pierre bleue…
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Tout a été enlevé, laissant au grand jour la pierre brute ou le béton © Djepi |
Les combles et de petites constructions annexes n’ont pas subi le déshabillage préventif, et on se demande combien d'ouragans les ont frappés pour qu’ils en arrivent à un tel état de destruction.
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Combien d'ouragans les ont frappés... © Djepi |
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Mais, malgré ses plaies, l’ancien sanatorium garde fière allure avec ses murs de pierre, ses tours élancées, ses clochetons, ses belles fenêtres à cadre de pierre. Même s’il sera alors perdu pour les urbexeurs, il faut espérer que le réaménagement prévu arrivera rapidement et saura faire justice à sa grandeur d’antan.
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L’ancien sanatorium garde fière allure. © Djepi |
Pêle-mêle
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© Djepi |
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