VIEILLARDS ORPHELINS
Un peu à l’écart dans l’énorme friche industrielle qui s’étend devant nous, hérissée de tuyaux et de tours, hirsute d’herbes folles, quelques bâtiments redressent douloureusement leur silhouette, comme des vieillards perclus d’arthrose.
Photos et texte : Djépi
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Après avoir traversé un sombre hangar... © Djépi |
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Des murs de scories dressés à la pelleteuse © Djépi |
Après avoir franchi les friables murs de scories dressés à la pelleteuse contre les urbexeurs, traversé un sombre hangar au sol englué de goudron, nous entrons dans une jungle étrange où arbres, béton et métal semblent se disputer la lumière.
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Une jungle étrange où arbres, béton et métal semblent se disputer la lumière.© Djépi |
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Le jour s’infiltre par les verrières borgnes et ternies.
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Dans une grande salle, à côté d’énormes cylindres rouillés, reposent des monstres rouges. Une pancarte blanche, tranchant sur la lèpre bleu vif, nous informe : salle compresseurs…
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© Djépi |
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Des monstres rouges reposent. © Djépi |
Jadis, les monstres d'acier envoyaient l’air dans les galeries de mine voisines, jusque 1.291m de profondeur.
Ces quelques bâtisses ravagées où le moindre câble a été arraché et brûlé pour récupérer le cuivre, ces halls vides noircis par la suie, ces ateliers glauques encombrés de débris sont tout ce qui reste d’un des plus beaux charbonnages du Pays Noir : le Puits n°18 de Monceau-Fontaine, la principale société houillère du bassin de Charleroi.
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Ce qui reste d’un des plus beaux charbonnages du Pays Noir © Djépi |
26 mineurs y perdirent la vie en 1940, deux grands réalisateurs y tournèrent un film dans les années 80.
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Le moindre câble a été arraché et brûlé pour récupérer le cuivre © Djépi |
Le Puits n°18 avait traversé vaille que vaille 150 années d’histoire, mais il n’a pas résisté à la volonté de quelques politiciens qui, additionnant mémoire courte et courte vue, l’ont fait raser en 1991.
En délaissant quelques miettes, que nous visitons.
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Se faufiler n’est pas aisé. © Djépi |
Peu de traces de l’activité sont encore présentes, seules les grosses machines ont résisté à l’acharnement des voleurs. Les grilles métalliques faisant office de sol ont été récupérées, ouvrant des profondeurs abyssales et humides. Se faufiler n’est pas aisé.
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© Djépi |
Ici, une console de commande désossée a perdu ses prérogatives.
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Là, le 31 mars 1978, au dernier souffle du site, un ouvrier oublia la roue de sa bicyclette.
Les méticuleux panneaux d’information et d’identification du matériel prêchent dans le désert depuis près d’un demi-siècle.
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Aujourd’hui, tels des vieillards orphelins de leur grandeur, les ultimes vestiges du Puits n°18 tentent, par leurs fenêtres souillées et ébréchées et par leurs portes entr’ouvertes, de sourire encore à la lumière et aux arbres qui voilent pudiquement leur tristesse.
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Derniers sourires du Puits n°18 © Djépi |
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Pêle-mêle
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Un sombre hangar au sol englué de goudron © Djépi |
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Des portes béantes nous invitent. © Djépi |
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Des ateliers glauques encombrés de débris © Djépi |
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A côté d’énormes cylindres rouillés © Djépi |
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Seules les grosses machines ont résisté à l’acharnement des voleurs. © Djépi |
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Le
jour s’infiltre par les verrières borgnes et ternies. © Djépi |
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© Djépi |
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Le Puits n°18 avait traversé vaille que vaille 150 années d’histoire. © Djépi |
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