Articles

Le bec de la spatule blanche

Image
ou comment la nature est bien faite Photos et texte : Djépi Au début des années ’70, rencontrer une spatule blanche constituait un véritable évènement. L’espèce était devenue très rare.  © Djépi Quand j’étais jeune ornitho, au début des années ’70, rencontrer une spatule blanche constituait un véritable évènement. L’espèce était devenue très rare, avec les dernières petites colonies nicheuses au Pays-Bas et en Espagne (elle restait plus abondante en Europe centrale : Hongrie, Roumanie). Je me souviens d’une observation lointaine, sur une vasière de l’île de Texel, en 1974. J’avais repéré l’oiseau un peu par hasard, à la longue-vue, et le groupe d’ornithos allemands à qui je l’avais indiqué était entré en ébullition ! De nos jours, les colonies se sont étoffées et multipliées le long du littoral d’Europe occidentale, et la spatule blanche, fort heureusement, est devenue une observation bien plus fréquente. Des jeunes spatules fraîchement émancipées. En leur compagnie, de...

Doñana, la magie évanouie

Image
Des flamants roses illuminent le marais de leur flamboyant plumage    © Djépi Photos : Isa, Djépi ;  Texte : Djépi La nature dans ce qu'elle a de plus magique J’avais visité une première fois le parc national de Doñana il y a une quarantaine d’années. Cette pierre angulaire de la préservation de la nature en Europe avait été arrachée en 1969 aux projets de drainage et de plantations d’eucalyptus, après 14 années d’un rude combat, par le WWF tout nouvellement formé. Le parc, qui couvre aujourd’hui 54.000 ha, valait largement la bataille menée par ses fondateurs. Désormais, il est entouré d’un parc naturel de 68.000 ha, avec un statut de protection plus faible. Cela peut sembler vaste, mais les zones humides ainsi préservées ne représentent que 10% de l’étendue originale des marais de l’estuaire du Guadalquivir. 90% ont été drainés et mis en culture. A deux reprises, dans les années ’90, j’avais pu visiter le saint des saints de Doñana, le cœur de la grande marisma (mar...

BRAME 2024 5. POUR VIVRE HEUREUX, VIVONS CACHES

Image
  En 2024, Gauguin a mené discrètement son brame au coeur de la  remise de Tårbæk    © Djépi Photos et texte : Djépi Quand on suit le brame et que l’on a l’opportunité, comme c’est le cas à Dyrehaven, d’observer les animaux dans d’assez bonnes conditions pour pouvoir les reconnaître, on se rend compte que l’on rencontre toujours les mêmes cerfs. Ce sont d’abord les cerfs tenant les places importantes, punaisés à leur clairière, bien en vue, tant qu’ils ont l’énergie d’y maintenir rassemblée leur troupe de biches. Ils peuvent passer une semaine ou 10 jours sur un espace de quelques hectares. Ensuite, épuisés, ils disparaissent. En bon cerf de place, Pattex resta "collé" à son poste de Trepile durant tout le brame    © Djépi Ce sont aussi les cerfs satellites, gravitant autour des précédents et tentant sans relâche de surprendre leur vigilance pour récupérer quelques biches. Ce sont souvent eux qui « font le show » à grand renfort de démonstration...